« Trop long, trop vieux » : pourquoi la Gen Z décroche du tennis secondaire

Le tennis secondaire peine à capter l’attention des jeunes générations : mal diffusé, sans storytelling, ni visages incarnés, il reste à l’écart des codes culturels de la Gen Z et de l’ère numérique.

Image générée par intelligence artificielle (DALL·E).

Des matchs… que personne ne voit

Le circuit secondaire souffre d’un déficit de médiatisation criant. Contrairement à l’ATP, les tournois ITF ne sont que rarement filmés ou diffusés. Résultat : pour la majorité des fans de tennis nés après 2000, ces compétitions n’existent tout simplement pas.

Selon une étude Nielsen Sports (2023), 68 % des jeunes fans de sport suivent leurs disciplines favorites via les réseaux sociaux. Les formats courts, les récits intenses, la proximité émotionnelle priment. Autant d’éléments que le circuit ITF peine à offrir.

TikTok, UFC… et le fossé générationnel

À l’ère du “snack content”, le tennis secondaire joue encore en mode VHS. L’UFC, la F1 ou encore certaines ligues de basket alternatives l’ont bien compris : pour captiver la Gen Z, il faut rythmer, incarner, scénariser. Stories immersives, backstage narratifs, clips calibrés pour TikTok… chaque athlète devient un personnage, chaque événement, une mini-série virale. À l’inverse, les joueurs ITF sont souvent réduits à des initiales sur un tableau de résultats, sans visage ni récit.

Même sur le plan visuel, le contraste est frappant. Là où d’autres disciplines valorisent le bruit, les émotions, les coulisses, le tennis secondaire reste figé : plans fixes, tribunes vides, fonds neutres, ambiance minimaliste.

Un langage qui ne percute plus

Comme le souligne l’étude Nielsen Sports (2022), les 16-24 ans « consomment le sport en formats courts, personnalisables et émotionnellement engageants ». Or, les tournois ITF ne sont que très rarement diffusés — et quand ils le sont, sans mise en scène, sans commentaires, sans storytelling. Le sport y devient silencieux, désincarné, presque abstrait.

Forbes (2021) résume parfaitement ce malaise : « La Gen Z ne veut pas juste voir un match. Elle veut comprendre qui joue, pourquoi c’est important, et ressentir quelque chose. » Aujourd’hui, les jeunes veulent vibrer, partager, commenter, pas juste observer.

Le padel, par exemple, a su se rendre lisible et ludique sur les réseaux, grâce à une identité visuelle forte et des formats courts qui circulent massivement. Le tennis, lui, semble encore parler une langue que cette génération ne comprend plus.

Des solutions… mais à inventer

Certains tournois comme les Next Gen Finals ou le circuit UTS, ont tenté de renouveler le format, avec sets courts, micros sur les joueurs, plans caméra immersifs. Mais ces efforts ne touchent pas (encore) le circuit ITF.

Sans storytelling ni identité forte, ces joueurs restent dans l’ombre. Et pourtant, leurs parcours sont parmi les plus forts du sport pro : sacrifices, galères, rebonds. Il manque juste… un projecteur.

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