Survivre au-delà du classement : les défis financiers des joueurs

Aujourd’hui, les joueurs du circuit secondaire, classés au-delà de la 200e place mondiale, peinent à gagner leur vie. Alors que les primes restent faibles, la lutte pour la survie financière s’intensifie

Les défis financiers des joueurs du circuit secondaire
Image générée par intelligence artificielle (DALL·E).

Classé 400ème : une position relative selon les sports

Dans le monde du tennis, être classé 400ème mondial peut sembler peu impressionnant. Beaucoup pourraient penser que ce n’est « pas terrible » ou que « ce n’est pas un niveau professionnel ». Pourtant, la réalité est bien plus riche et nuancée que cela. Pour vraiment comprendre ce classement, il peut être intéressant de le mettre en perspective le classement et les revenus avec d’autres sports populaires. Chaque discipline a ses propres caractéristiques et dynamiques. Il est donc essentiel de garder à l’esprit que cette comparaison reste hypothétique, surtout lorsqu’il s’agit de comparer un sport individuel à un sport collectif.

Comparaison des revenus des sportifs classés environ 400ème.

Les dépenses d’un joueur de tennis : quand les coûts dépassent les revenus

 Prenons l’exemple de Dan Added, qui se classe 432ème mondial. Selon une étude de France Info Sport en 2021, il dépense environ 40 000 euros par saison. Ce montant inclut : les dépenses en compétition (billets d’avion, hôtels…), les frais d’encadrement (entraînements, soins…) et d’autres coûts divers comme les cordages et les frais d’inscription. Pour sa saison en 2021, son prize money s’est élevé à 20 000 euros. À cela s’ajoutent d’autres sources de revenus, comme les matchs par équipe en Pro A (environ 8 000 euros) et le sponsoring (environ 10 000 euros).

Ces chiffres ne concernent pas seulement Dan Added ; ils représentent la moyenne des revenus qu’un joueur à la 400ème place mondiale peut espérer. Mais il est important de noter que ces montants peuvent varier en fonction des performances et de la notoriété du joueur. En additionnant tous ces chiffres, on réalise que Dan Added a probablement été en déficit lors de la saison 2021. Cet exemple illustre une réalité très courante chez les joueurs classés autour de la 400ème place mondiale.
Il est également essentiel de souligner qu’un joueur placé à la 800ème place n’aura pas seulement moins de dépenses par saison, mais aussi des revenus beaucoup plus faibles : prize money, sponsoring, etc. Cela met en lumière les défis financiers auxquels font face de nombreux joueurs professionnels aujourd’hui.

La billetterie et les droits TV : clés des différences de revenus en tennis

Pour mieux comprendre ces différences économiques, regardons un graphique de France Info Sport qui nous éclaire sur les revenus dans différentes catégories de tournois du circuit secondaire.  Comment expliquer qu’une élimination au premier tour d’un ATP 250 rapporte environ 6 250 euros, alors qu’un vainqueur d’un tournoi de 25k ne touche qu’environ 3 700 euros ? Cette question soulève des enjeux économiques fascinants dans le monde du tennis. Selon Lionel Maltese, économiste spécialisé dans ce domaine, plus de 60 % des revenus des tournois ATP et WTA proviennent de la billetterie et des droits télévisuels. Ces sources de financement sont cruciales pour les tournois de haut niveau, mais elles échappent aux événements ITF, ce qui contribue à creuser les écarts de prize money.

Gains en tournois ITF selon le résultat, pour les compétitions M15 et M25 masculines, ainsi que W15 et W25 féminines, France Info.


Les défis financiers auxquels sont confrontés les joueurs du circuit secondaire révèlent une réalité souvent méconnue du grand public. Alors que les coûts liés à la compétition continuent d’augmenter, les revenus restent largement insuffisants pour assurer une vie décente. Cette situation met en lumière l’importance d’une prise de conscience collective sur les inégalités économiques dans le tennis professionnel. En soutenant ces athlètes, nous pouvons contribuer à un environnement plus équitable et durable pour tous ceux qui aspirent à briller sur la scène internationale.

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